Un forum syndical maghrébin réprimé par les autorités algériennes

| Un commentaire

Le 1er Forum maghrébin pour la lutte contre le chômage et le travail précaire devait avoir lieu durant deux jours à partir d’aujourd’hui à la Maison des Syndicats de Bab Ezzouar, siège du SNAPAP à Alger.

Le gouvernement n’a pas voulu laisser une telle liberté aux syndicats indépendants de la région. La police a fait une descente matinale à l’hôtel hébergeant certaines délégations conviées par le SNAPAP et a procédé à l’arrestation de cinq marocains, trois tunisiens et trois mauritaniens.

La création d’une union maghrébine pour la lutte contre le chômage et le travail précaire est la suite d’une rencontre des organisations de la société civile des quatre pays du Maghreb à Monastir, Tunisie en juillet 2012 lors des préparatifs du forum social mondial (FSM).

Pendant ce temps à la Maison des Syndicats, les forces de police encerclaient les lieux dans un impressionnant déploiement, empêchant d’autres participants d’accéder à la réunion et même, à certains arrivés très tôt, d’en sortir. Dans la foulée, la police a embarqué Abdelkader Kherba, militant des droits de l’homme de réputation internationale.

Toutes les personnes arrêtées ont été transférées à un commissariat proche et sont toujours en détention à l’heure de cette rédaction.

Un peu plus tard et un peu plus au sud, vers 9 heures à Laghouat, la police est intervenue pour disperser violemment un groupe d’une vingtaine de jeunes, sans aucune intention visible de nuire, devant le bureau de main d’œuvre. Après les avoir tabassé en règle, elle a arrêté 5 jeunes chômeurs.

L’arrestation des jeunes chômeurs et l’utilisation de la violence par la police a provoqué des émeutes dans plusieurs quartiers de la ville. En moins de 15 minutes, visiblement pré-positionnées, les forces anti-émeute sont intervenues contre les jeunes.

Yacine Zaid, développeur régional de la fédération syndicale internationale UITA et président du bureau de la LADDH, a tenté, sans succès, de joindre les autorités locales pour connaître les raisons de l’utilisation de cette violence excessive par la police.

De nombreuses organisations syndicales et progressistes ont adressé leurs protestations au gouvernement.

Un Commentaire

  1. Message de Rachid Malaoui, Président du SNAPAP

    Sommes-nous en guerre pour arriver à ces dépassements contre des frères Maghrébins venus de Tunisie, de Maurétanie et du Maroc pour participer tout simplement à un forum de chômeurs et de travailleurs précaires ?

    Les services de sécurité ont commis une grosse bavure en expulsant des frères maghrébins invités par le comité des travailleurs du pré-emploi et filet social comme des vulgaires malfaiteurs.

    Après avoir passé toute la journée au commissariat de Bab Ezzour, les policiers les ont reconduit à l’hôtel à 16 heures pour qu’ils récupèrent leurs bagages puis vers le commissariat de Bab Ezzouar à nouveau pour être expulsés par la force et reconduit vers l’aéroport sans leur permettre de communiquer avec leurs proches et leurs familles qui sont à l’heure actuelle sans aucune nouvelle car leurs téléphones sont toujours fermés.

    A la dernière nouvelle, ils sont toujours à l’aéroport, épuisés physiquement ayant passé toute la journée sur des chaises et au froid. Pour les Tunisiens, le prochain vol est le 21 février à 12 heures, donc ils passeront la nuit sur des chaises, encerclés par les services de sécurité qui leur refusent de regagner leur hôtel qu’ils ont payé, ni les héberger dans un autre hôtel pour les empêcher de communiquer. On n’est pas loin de la torture et ce n’est pas acceptable.

    Quant aux délégués marocains, ils vont encore passer la journée et la nuit du 21 février à l’aéroport sur des chaises, au froid, faute de vol sur Royal Air Maroc jusqu’au 22 Février 2013, date du prochain vol.

Répondre à Yacine Zaïd Annuler la réponse

Champs Requis *.


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.