Train de luxe exploitant quatre lignes régulières à travers les montagnes rocheuses canadiennes, le Rocky Mountaineer est l’un des 25 chemins de fer les plus réputées au monde associant confort de première classe (uniquement) aux paysages sublimes. Un incomparable rêve à vivre « au moins une fois dans sa vie » pour de nombreux nord-américains et des enthousiastes du rail du monde entier dont le complément indispensable est un service irréprochable dispensé par un personnel hautement expérimenté.
Privatisée en 1999, la compagnie Rocky Mountaineer Rail Tours prospère, se targuant sur son site web d’avoir multiplié le nombre de voyageurs par 10. Mais les hôtesses et stewards qui estiment avoir fait sa réputation maintes fois primée, voient stagner leurs conditions de travail et salaires. En janvier 2011, les quelques 130 employé(e)s de la compagnie votent leur adhésion au syndicat des Teamsters qui tente d’obtenir l’ouverture de négociations afin de négocier leur convention collective. Les revendications des employés ne sont pas excessives : ils demandent le paiement des heures supplémentaires après 11 heures de travail, comme ils travaillent souvent par quart (shift) d’une durée de 14 à 18 heures, une amélioration de la contribution prévoyance et un rattrapage des salaires bloqués depuis 3 ans. Ayant peu progressé dans les discussions, le syndicat dépose un préavis de grève, le 15 juin. Aussitôt, la compagnie réplique en informant 108 salariés de la suspension de leurs contrats de travail et de leur interdiction de se rendre au travail. Cela s’appelle un « lock-out », effectif depuis le 22 juin. La compagnie a fait venir des « jaunes » peu formés et peu courtois pour remplacer le personnel habituel. Les voyageurs déçus témoignent de leur colère et de leurs mésaventures à travers des pages Facebook et des sites comme Tripadvisor. Las d’une situation au point mort où leur syndicat se voit refuser tout compromis alors que la compagnie communique via la presse sur des propositions refusées, les hôtesses et stewards ont décidé d’une action spectaculaire. Baptisée « la vérité toute nue », ils ont manifesté ce jeudi 25 août, en apparence dévêtues, devant le siège social de la société à Vancouver pour communiquer leur version du conflit. Les automobilistes ont klaxonné bruyamment en passant devant les employés vêtus de pancartes et les médias s’en sont fait écho.
Pour en savoir davantage (à lire en anglais) :
Rocky Mountaineer : notre histoire (site officiel de la compagnie)
Rocky Mountaineer employees picket naked: photos
Rocky Mountaineer lockout a « nasty strike »: union
Vancouver councillors weigh in on Rocky Mountaineer labour dispute
Rocky Mountaineer to lock out attendants
Rocky Mountaineer LOCKED OUT (Vidéo)
Page des employés sur Facebook
Rocky Mountain Train Lockout (Tripadvisor)