Corée. Grèves de la faim, crânes rasés et solidarité internationale

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La progression de la Corée du Sud sur le chemin de la démocratie est parsemée d’embûches, comme la récente élection présidentielle en témoigne. Pour la première fois dans leur histoire, les coréens ont élu une femme à la tête de l’état mais il s’agit de Park Guenhye, la fille de l’ancien dictateur, Park Chung-hee, qui gouvernait le pays entre 1963 et 1979.

Un indicateur du niveau de la démocratie réelle est le combat des syndicats indépendants pour obtenir leur reconnaissance et des droits. L’un des syndicats toujours en lutte pour sa reconnaissance est le KGEU, le syndicat des employés du gouvernement (ou de la fonction publique).


Le gouvernement a refusé de reconnaitre le KGEU et licencié 137 de ses membres, dont son président et son secrétaire général, au motif de leur appartenance à une organisation illégale (le syndicat). Celui-ci exige la réintégration de tous ces employés et l’obtention d’un statut légal pour l’organisation. Il demande que la présidente Park tienne ses promesses électorales de l’engagement d’un véritable dialogue social.

Le 15 janvier dernier, le président du KGEU, Kim Jungnam, a entamé une grève de la faim illimitée en face des bureaux de l’équipe de soutien de la nouvelle présidente-élue (qui n’est pas encore en office). Après 16 jours sans alimentation, il s’est effondré et a du être hospitalisé d’urgence et est actuellement en convalescence. D’autres militants ont pris le relais, tous les dirigeants du syndicat entamant une grève de faim.

Hier, (7 février) a eu lieu une manifestation typiquement coréenne. Plus d’une centaine des membres du syndicat se sont fait collectivement raser le crâne en signe de protestation.

La lutte du KGEU est soutenue par le mouvement syndical international. L’Internationale des Services Publics, la fédération internationale représentant 20 millions d’employés dans 150 pays, a exprimé sa solidarité notamment par une vidéo de sa secrétaire générale, Rosa Pavanelli. Unison, l’un des plus grands syndicats britanniques, s’est également engagé fortement en faveur du KGEU.

Pendant ce temps, plus de dix mille syndicalistes de base ont participé à la campagne en ligne organisée par LabourStart, envoyant des messages de solidarité et de protestation dans une vingtaine de langues.

Dans une vidéo (en anglais) diffusée par le KGEU, Kim Jungnam remercie toutes celles et tous ceux qui ont exprimé leur solidarité et demande à ce que les actions continuent.

Inspiré de cet article par Eric Lee.

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