Vietnam. Grève massive d’environ 90 000 travailleurs des chaussures Pou Yuen. Certains meneurs de la grève arrêtés.

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Selon des rapports non confirmés, des dizaines de meneurs de la grève ont été arrêtés par les autorités vietnamiennes après une grève du 21 au 28 juin, à son apogée impliquant l’ensemble des quelques 90 000 travailleurs de toutes les usines de Saigon du taïwannais Pou Yuen, fabricant de chaussures et sous-traitant d’Adidas.

Des travailleurs ont déclaré à CPVW (Comité pour la protection des travailleurs vietnamiens) aujourd’hui, avoir entendu parler d’arrestations des meneurs de la grève, mais n’ont pas obtenu leurs noms. Certains, disent-ils, ont distribué des tracts appelant à des augmentations de salaire. L’année dernière, les autorités vietnamiennes ont condamné trois personnes à des peines allant jusqu’à 9 ans de prison pour avoir distribué des tracts similaires. CPVW craint des représailles similaires.

Selon les statistiques officielles, Pou Yuen emploie quelques 65 000 ouvriers, mais certains affirme que la réalité est proche de 90 000.

PHOTOS: Les travailleurs quittent les usines pour se rassembler. Un porte-parole de la compagnie ordonne aux travailleurs de s’asseoir à l’aide d’un mégaphone. Ils l’ont ignoré. Une ouvrière saisit le mégaphone pour exprimer sa colère. A l’extérieur, quelques-uns des nombreux policiers en uniforme et en civil, alors que des gens circulent avec des masques anti-poussières.

Les travailleurs estiment que des policiers en civil ont infiltré la manifestation pour identifier les leaders de la grève.

Les médias au Vietnam – tous gérés par l’Etat – ont évité de rapporter cette grève.

Les ouvriers voulaient une augmentation du salaire de base de 500 000 dongs par mois. Le 28 juin, la direction de l’entreprise a convenu d’augmenter le salaire de base de 300 000 et certaines indemnités supplémentaires de 200 000. Les travailleurs nous ont dit que le 10 août, lors de la prochaine distribution des salaires, ils sauront si l’entreprise appliquera ses promesses sur les suppléments car elle a déjà manqué à de tels engagements.

CPVW a écrit au directeur régional d’Adidas à Hongkong pour lui demander d’intervenir. La politique de responsabilité sociale d’Adidas exige que les travailleurs de ses sous-traitants soient traités avec respect, mais les ouvriers se plaignent d’être traités «comme des buffles, comme des vaches». Adidas estime que le droit de former et d’adhérer à un syndicat est respecté mais Pou Yuen ne reconnaît que VGCL et travaille étroitement avec cette organisation étatique pour neutraliser la force collective des travailleurs contractuels.

En 2009, VGCL se vantait que ses 675 agents en poste dans les immenses usines Pou Yuen avaient réussi à prévenir toute grève importante.

Les membres australiens de CPVW ont sollicité une intervention au Conseil national des syndicats et ses membres européens font de même auprès de la Confédération Syndicale Internationale.

CPVW est membre de la Fédération Indépendante du travail du Vietnam, ses adhérents sont des défenseurs des droits du travail au Vietnam agissant dans l’ombre pour éviter les emprisonnements. Trois d’entre eux, Chuong, Hung et Hanh, purgent des peines allant jusqu’à 9 ans de prison pour avoir participé à l’organisation d’une grève impliquant 10 000 ouvriers, l’année dernière chez le fabricant de chaussures Mon Phong.

Source : Traduction de cet article du CPVW en date du 12 juillet 2011

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