Ikea, Etats-Unis. Les salaires emballés à plat !

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UFCW

Comme vous le savez, aux États-Unis, les syndicats sont en lutte pour l’instauration d’un salaire minimum. Le Président Obama n’a toujours pas réussi à instaurer un minimum national et c’est état par état, branche par branche, comme dans le fast-food, que les organisations syndicales et citoyennes tentent d’imposer des minima salariaux.

En plein dans ce débat national, la filiale américaine d’Ikea s’est faite un magnifique coup de pub en annonçant dès le mois de juin 2014, que ses employés seraient augmentés au 1er janvier 2015 en fonction du salaire minimum vital applicable à l’emplacement de chaque magasin.

Jusqu’à présent, Ikea augmentait les salaires en fonction de ceux pratiqués par la concurrence ; autrement dit, les employeurs locaux s’entendaient entre eux sur un taux d’augmentation générale et négociaient individuellement avec les salariés, à la tête du client.

Mais ce minimum vital annoncé n’est issu ni d’une négociation, ni d’un calcul paritaire. Il est établi par un calculateur développé par le MIT (Massachussetts Institute of Technology) pour une personne seule à plein temps. De l’aveu de ses concepteurs, il peut sous-estimer certains coûts, en particulier dans les grandes villes, c’est-à-dire, là où les magasins Ikea sont implantés. Selon le MIT, il fournit une « estimation minimale du coût de la vie pour des familles à bas revenus. Ce minimum ne correspond pas aux standards de vie de la classe moyenne. Le réalisme des estimations dépend du type de communauté étudié. Les métropoles sont typiquement des lieux où les coûts sont plus élevés. Dans ces cas, le calculateur va probablement sous-estimer certains coûts notamment ceux liés au logement et aux enfants. Le résultat doit être considéré comme un seuil minimal servant de base de travail ».

Seulement la moitié des magasins appliqueront cette augmentation. A celui de Pittsburgh, par exemple, aucun employé ne sera augmenté. Ce qui n’empêche pas la direction d’annoncer une augmentation pouvant aller jusqu’à 17% pour plus de la moitié des 11 000 salariés. L’opinion publique n’en revient pas !

Depuis l’annonce, les magasins, comme à Seattle, ont commencé à embaucher au nouveau « salaire minimum vital », demandant aux anciens, payés moins chers, de former les nouveaux-venus. Pas très apprécié !

Au 1er janvier, il sera appliqué à l’ensemble des salariés, anciens ou nouveaux, effaçant d’un seul coup, pour une majorité d’entre eux, les années d’ancienneté, les contreparties de l’expérience, de la qualification, des acquis personnels, etc. En admettant que le minimum vital couvre les besoins d’une personne seule à temps plein, les employés à temps partiel ou à temps complet, ayant des familles, seront obligés de chercher un second ou un troisième emploi, afin de joindre les deux bouts.

En portant un coup d’arrêt aux perspectives d’évolution des salariés en bas de l’échelle, Ikea fait un mauvais choix stratégique : le volume des ventes dépend du bien-être des employés en contact avec la clientèle.

C’est pourquoi les employés d’Ikea, avec leur syndicat, l’UFCW, veulent rétablir la vérité en lançant une campagne d’actions à travers les Etats-Unis et une campagne de solidarité en ligne. Ils réclament un emploi à temps complet pour tout salarié qui le souhaite ainsi qu’une augmentation générale pour tous les employés. Vous êtes cordialement invité(e) à y participer.

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