Amazon : la controverse…

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biblioNous avons reçu depuis l’annonce de notre second livre, la semaine dernière, quelques messages nous reprochant d’utiliser les services d’Amazon. C’est moins leur nombre (4) que la violence des accusations gratuites qui provoque cette réponse, sachant que si certains passent à l’acte d’écrire, d’autres peuvent s’interroger sur le sujet.

Nous sommes au courant que les conditions de travail à Amazon ne sont pas les meilleures au monde et nous le déplorons. C’est le cas dans bien des multinationales, d’où notre engagement dans la promotion du syndicalisme international, seul, à notre avis, à pouvoir instaurer des changements pérennes dans ces entreprises et celles, dans d’autres pays, dont nous entendons jamais parler.

Notre livre apporte une information sur les fédérations syndicales internationales dont bien des syndiqués ignore l’existence. Une information dont les travailleurs d’Amazon et autres, pourraient faire bon usage pour améliorer leur sort.

A-t-on tort d’utiliser Amazon pour distribuer cette information ? S’il existait un service similaire travaillant avec les syndicats et les acceptant en son sein, sans doute, nous l’utiliserions. Inventer un tel service pourrait être un objectif pour le mouvement syndical international, tout comme il pourrait prévoir une agence de presse d’informations syndicales ou encore une institution bancaire. Cela n’est pas le cas et nous sommes probablement les seuls à embrasser de telles idées. Mais ne sommes pas aussi les seuls à proposer gratuitement un service d’agrégation d’actualités syndicales du monde entier en 23 langues ?

Utiliser Amazon, est-ce « nourrir la bête que nous combattons » ? A priori, ce n’est pas le chiffre d’affaires généré par notre petite vente qui va améliorer les dividendes des actionnaires de la multinationale.

Nous utilisons « le système » Amazon pour distribuer une information à des gens se trouvant tout autour du monde, dans un temps record et pour un prix modique. Rappelons-le : il s’agit ici d’un service d’impression à la demande qui imprime automatiquement un petit livre, l’assemble, l’emballe et l’expédie (dans certains cas, sans surcoût) à un destinataire dans n’importe quel pays. A notre connaissance, ce service est unique, la plupart de ceux qui le propose, plus cher, sont des programmes d’affiliation à cheval sur celui d’Amazon ou ont une couverture territoriale limitée.

Mon activité professionnelle me conduit à participer à la production de rapports volumineux à l’intention d’instances représentatives du personnel. Le patron de l’imprimerie que nous utilisons est loin d’être antisyndical, la branche est couverte par une convention collective… ce qui n’empêche plus d’être payé au minimum conventionnel ou d’avoir une mutuelle basique. Mais aujourd’hui, nous lui transmettons nos fichiers PDF par e-mail à une adresse spécifique où ils sont immédiatement transférés dans la chaîne de commandes, imprimés et assemblés automatiquement sans intervention humaine. La seule différence fondamentale avec le système Amazon est le livreur, employé en direct qui vérifie la production avant de prendre sa tournée, et nous l’apporte ou l’expédie, oui, via DHL ou Fedex, directement au commanditaire.

Les personnes qui reçoivent notre livre via Amazon, ont, entre leurs mains, un fascicule de bonne qualité, agréable à lire et au toucher, et cela en quelques jours, sans intervention de notre part. On va dire, prétentieusement, qu’ils sont susceptibles de le lire de bout en bout. Est-ce que cela serait le cas si nous distribuions cette information par les moyens classiques, c’est-à-dire des photocopies de troisième génération, ou des fax devenus gris clair et à peine lisibles ?

Nous n’en aurions pas le temps et le coût serait supérieur à celui du livre que nous avons volontairement fixé au plus bas.

Amazon est seul à proposer un tel service à l’heure actuelle. Pour l’instant, à LabourStart, nous estimons que l’avantage qu’en tire notre mouvement est supérieur au coût de la « contradiction » que certains nous reprochent. Qu’en diraient d’ailleurs, les militants syndicaux d’Amazon eux-mêmes ?

Dernièrement, évoquons les « petits libraires, mis à mal par Amazon ». Hormis le vaste débat que nous pourrions avoir sur le remplacement du mot imprimé par d’autres médias, sont-ils si favorables au mouvement syndical ? Pour ma part, je me souviens des jours où je traversais tout Paris pour visiter la librairie de ma Confédération syndicale (aujourd’hui, fermée) ou celle de la Fédération Anarchiste. Pas loin, il y avait celle du mouvement royaliste, une officine d’une chaîne de librairies protestantes et celle de l’Église de Scientologie (aujourd’hui classée « secte » en France). Mais la plupart des librairies étaient (et sont toujours) des succursales de chaînes nationales ou multinationales qui ne sont pas non plus, renommées pour l’attrait de leurs conditions de travail. Hormis quelques libraires salariés qualifiés, peu de vendeurs connaissent autre chose que les bestsellers. Les livres sur le mouvement syndical sont quasiment absents des rayons et de la vente, sauf à produire ISBN, titre, auteur et éditeur et attendre trois semaines que la commande arrive. Ce serait, dans ce cas d’ailleurs, par le même canal mais avec une marge supérieure.

Fidèle à la maxime « l’argent n’a pas d’odeur », Amazon n’exerce pas de telles sélections. Nos livres sont présentés dans les mêmes conditions que le dernier « prix Wepler » (ou Goncourt, etc.) et même, sont proposés aux acheteurs potentiels qui ont cherché des livres sur un sujet similaire.

Enfin, pour être très clair, LabourStart n’approuve pas les agissements d’Amazon. Nous utilisons son service uniquement parce qu’il permet de faire avancer et valoriser notre mouvement dans des conditions qui n’existent pas ailleurs. L’alternative étant tout simplement, de nous taire.

Pour commander nos livres, utilisez les liens dans ces articles :

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